vendredi 1 avril 2016

Burundi: L'UE propose une mesure controversée et étale ses limites au grand jour

L'Union Européenne qui alimente un fonds destiné à payer les salaires des militaires et policiers burundais de l'AMISOM , à raison de 1000 dollars par personne, propose aujourd'hui que ce montant soit désormais déposé directement au compte des interessés, sans passer par l'Etat Burundais, lequel prélevait au passage 200 dollars par personne.

En agissant ainsi, les autorités de l'UE hypothèquent un peu , leur rôle dans la recherche d'une solution durable à la crise . Ils auraient, semble t il, suivi les conseils de Louis MICHEL qui, depuis son discours enflammé lors d'un débat sur le Burundi, organisé le 17 Décembre 2015 à Louvain - La - Neuve, ne cacherait plus sa volonté de remplacer les autorités actuelles de Bujumbura par celles qui seraient issues d'un "dialogue", sinon probablement par d'autres moyens. Fort heureusement, et contrairement à l'UE aujourd'hui, la position de ce parlementaire Européen ne colle pas nécessairement avec celle de son pays.

Pour ce cas du Burundi, l'UE montre clairement sa vision limitée dans la compréhenion de la question . Comment , en effet, les responsables de cet organisme prestigieux ,peuvent s'imaginer un instant, que les militaires burundais soucieux avant tout de leur carrière, respecteront les injonctions d'un organisme étranger, bailleur soit il , au détriement des instances dont ils dépendent. Comment encore, ces autorités de l'UE, ne comprennent pas que chaque gouvernement a le droit de prélever une sorte d'impôt raisonable ( ici 20%) à ses citoyens qui perçoivent un revenu special, alors que la pratique est courante en Europe, allant parfois même au de là de ce pourcentage.

Si cette proposition devait être adoptée, il est normal que, malgré la conjoncture, les militaires Burundais qui, contrairement aux souhaits de certains, respectent leur hiérarchie et gouvernement qui les envoit en mission, trouveront une façon de contourner cette mesure ( piège) et continueront à s'acquiter de cette contribution , somme toute compréhensible. Par contre, il aurait été anormal et irresponsable, si l'information comme quoi le gouvernement bloquait les salaires de ses militaires et policiers en mission, était averée.

Dans le chef de l'UE, ce manque de vision claire de la situation au Burundi est incompréhensible, avec tout son armada d'experts, dont certains sont pourtant sur place. A moins que cela soit fait exprè, comment se fait il que le point de de vue de l'UE diffère de beaucoup avec celui de l'EAC, de l' UN et même des USA, sans parler d'autres organismes et Etats ayant déjà noté des signes de bonne volonté de la part de Bujumbura.

Ainsi , en ce mois de mars 2016, l'UE a estimé que le gouvernement du Burundi n'a pas satisfait aux conditions des accords de Cotonou et à donc décidé de suspendre sa coopération avec le Burundi. Principal grief: la question du non respect par le Burundi,de leur accord de coopération en matière de respect des droits de l'homme et de la gouvernance démocratique.

A en croire les explications des autorités de l'UE, alimentées par leurs experts, le Burundi serait le plus mauvais élève de la région des grands lacs africains, en matière des droits de l'homme et de la gouvernance démocratique. Constat qui ne fait pas sourrire quand on sait qu'au RWANDA voisin, chouchou de l'UE, des opposants politiques sont emprisonnés à vie ou éliminés physiquement, que la presse et des organisations de la societé civile indépendantes y sont quasi interdites, que le président en exercice le sera presqu'à vie, selon un récent référendum au score stalinien, que ce pays se soit servi presque à volonté chez le voisin et destabilise l'autre, sous les encouragements de la même UE.

Face à ce "deux poids, deux mesures", et afin de remedier à cette hostilité conjoncturelle de lUE, les autorités Burundaises, tout en continuant à améliorer ce qui peut l'être, se tourneront vraisemblablement vers d'autres organisations et Etats qui ont la capacité et la volonté de trouver une solution durable à la question burundaise.

Enfin,sans minimiser l'apport de la coopération multilatérale, le Burundi doit aujourd'hui privilégier l'option de la coopération avec des Etats qui, contrairement à l'UE, ont une âme, une vision et des intérêts nationaux à défendre. Au besoin, ce sont ces même Etats qui , constatant les efforts du Burundi,feront pression sur des organismes ( qui vivent des cotisations de ces Etats) appelés , l'UE en tête, à améliorer leur gouvernance pour continuer à être viable.


Anatole BACANAMWO

2 commentaires:

  1. None Bacanamwo ni ikintu? Ni CNARED ? canke ni Imbonerakure? MBega ko Atazi ko UE izi ko GENOCIDE imaze kuba haca Haba Amatohoza y'abahaye Amahera aba GENOCIDAIRES.. .C'est aussi simple que ca. Ivyo vya COTONOU ni icitwazo. Ukuri ni GENOCIDE Iriko Ikorerwa UBWOKO BW'ABATUTSI hamwe n'Ingene bazokwishura ibibazo vyerekeye D'OU EST VENU L'ARGENT DU GENOCIDE! Aho reroute uwo mu soil-disant Louis-Michel imbonerakure Zama Zutwaza, s'umwana, Arazi ingene yazanye Imboberakure muri ZARA Annees 2000, hamwe n'ibibazo Azobazwa mu minsi Itari myinshi. ..

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  2. Quelqu'un aurait compris ces propos d' ELIEZER SEBITAMA. Il mélange tellement tout qu'on finit par se demander où il veut en venir. La seule chose est qu'il semble défendre les Batutsi, or, en faisant cela il aggrave la question ethnique car les batutsi n'ont pas besoin d'être ainsi défendus.

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