jeudi 10 mars 2016

La jeunesse burundaise décide de prendre les choses en main (résumé des revendications)

REVENDICATIONS DES JEUNES BURUNDAIS DU CANADA, USA, EUROPE, OUGANDA ET RWANDA


La nouvelle génération se rend actuellement compte que les systèmes de gouvernement qui ont assuré l’impunité des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, dont le génocide, et des crimes économiques au Burundi sont la source de tous les maux et de toutes les crises qui minent la société burundaise.

En effet, les Burundais ont toujours souffert à cause de leaders qui faisaient régner la terreur, perpétrant ainsi des crimes et favorisant l’injustice et l’impunité. Plusieurs de ces crimes ont été commis avant notre naissance ou lorsque nous étions encore trop petits pour faire ou dire quoi que ce soit. Cette fois-ci, ayant grandi et étant conscients de ce qui se passe encore une fois au Burundi, nous avons décidé d’agir pour demander des actions concrètes qui puissent contribuer à mettre fin à la violence meurtrière qui prévaut au Burundi.

Nous tenons à joindre nos efforts à ceux d’autres forces qui ont à coeur cette responsabilité, et qui se sont déjà exprimées, parce que nous sommes convaincus que la crise ne fera qu’empirer si les dirigeants actuels et les leaders du parti au pouvoir CNDD-FDD continuent à encourager l’usage de la force et de la brutalité dans le règlement de la crise qu’ils ont eux-mêmes causée en s’appuyant sur la milice Imbonerakure (une milice armée grâce aux fonds du contribuable) qui collabore avec d’autres forces négatives présentes sur le sol burundais, telle que les FDLR, qui tuent monstrueusement et qui violent et pillent, contribuant ainsi à semer la terreur dans tout le pays.

Par la présente, nous désirons porter à votre attention les requêtes de jeunes burundais qui se sont unis pour demander des actions concrètes afin de mettre fin à la violence et permettre de préserver les accords d’Arusha qui devront être respectés dans leur intégralité afin d’aboutir à une paix durable au Burundi.

Sur ce, et en tant que force vive impliquée et concernée par la crise actuelle, nous demandons ce qui suit :

  • Que tous les efforts soient réellement fournis pour qu’une force militaire soit déployée au Burundi dans les plus brefs délais avec un mandat clair de protéger les droits fondamentaux, notamment le droit à la vie et à la sûreté de sa personne contre les tortures inhumains et les viols atroces que subissent les citoyens burundais vivant dans les quartiers que les autorités burundaises qualifient de contestataires ou «à majorité tutsie»;
  • Qu’il nous soit accordé l’opportunité de contribuer à la recherche des solutions garantissant la sécurité, l’unité et le respect des droits fondamentaux au Burundi, en participant aux négociations qui pourraient avoir lieu si le gouvernement acceptait des négociations inclusives avec l’opposition politique et toutes les autres forces et organisations concernées par la crise burundaise.

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, nous sommes des jeunes burundais dont l’âge varie entre 15 et 35 ans et vivons au Canada, aux États-Unis et en Europe. Par la présente, nous unissons nos voix à celles des autres jeunes burundais qui sont réfugiés en Ouganda et au Rwanda afin de vous faire parvenir nos préoccupations et nos recommandations en ce qui concerne les évènements terribles qui secouent le Burundi.

Nous espérons que vous en tiendrez compte dans vos démarches visant à trouver une solution, qu’on espère être permanente cette fois-ci, à la crise burundaise.

En avril 2015, le monde entier a assisté aux manifestations pacifiques des milliers de Burundais, majoritairement des jeunes, qui exerçaient leur droit de manifester leurs opinions sur la décision du président Pierre NKURUNZIZA de briguer un 3ème mandat anticonstitutionnel et allant à l’encontre de l’esprit de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Burundi signé à rusha le 28 août 2000.

Pour la première fois depuis que le Burundi existe, Hutus et Tutsis se sont unis pour dire non à ce 3ème mandat illégal qui fut une goutte de trop. Au niveau de la diaspora, des jeunes burundais ont également manifesté pour dire non au 3ème mandat, mais aussi pour dire non à la violence, à la terreur, aux crimes contre l’humanité, à l’injustice, à l’impunité, aux arrestations arbitraires, aux assassinats extrajudiciaires et à la violation des droits fondamentaux du peuple burundais, commis par les leaders d’aujourd’hui, sans fermer les yeux sur ceux d’hier. Malheureusement, les manifestants pacifiques au Burundi furent criblés de balles, d’autres malmenés, emprisonnés, violés, torturés par les mêmes institutions qui étaient pourtant chargées d’assurer leur protection!

La communauté internationale a condamné ces actions et a lancé des appels à la paix. Cependant, cela ne fut pas suffisant, car la crise ne faisait qu’empirer.

Lorsque les autorités burundaises commencèrent à qualifier les quartiers où avaient eu lieu ces manifestations pacifiques de quartiers tutsis; lorsqu’ils commencèrent à dire que 99% de la population était en paix, insinuant par là qu’ils ne s’inquiétaient pas de la violence que subissait le 1% (les quartiers à majorité tutsie); lorsque les discours devenaient de plus en plus haineux, ethniques et divisionnistes, etc., les rapports, communiqués et visites des Nations Unies, de la communauté internationale et africaine se sont aussi multipliés, sans doute pour conjurer la possibilité d’un génocide politico-ethnique.

Ces acteurs internationaux en ont appelé à la paix et ont fait état de leur décision de mettre fin aux aides internationales qui ne profitent pas par ailleurs à la masse paysanne. Cependant, il n’y a toujours pas d’actions concrètes et cette position d’une partie de la communauté internationale ressemble à un coup d’épée dans l’eau.

Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies, bien qu’une intervention militaire soit coûteuse, elle est urgemment nécessaire pour sauver la vie des milliers d’êtres humains qui seront, si rien n’est fait, sauvagement massacrés, horriblement violés et subiront des traitements inhumains et dégradants de la part de la milice Imbonerakure ainsi que des FDLR et ex- Interahamwe qui ont commis le génocide des Tutsis et Hutus modérés au Rwanda en 1994.

Bien plus, tous les signes avant-coureurs qui augurent d’une imminente tragédie sont là. Celle-ci est matérialisée par les faits ci-après et dont la liste est malheureusement longue: la distribution d'armes aux jeunes Imbonerakure comme cela est signalé dans le rapport confidentiel CDN-037 de la Mission des Nations Unies au Burundi en avril 2014; les entraînements militaires des jeunes Imbonerakure à Kiliba-Ondes en RDC; la présence des FDLR (suivant l’idéologie des Interahamwe ayant commis, en 1994 au Rwanda, le génocide des Tutsis et des Hutus opposés à leur idéologie) sur le sol burundais; les témoignages des citoyens burundais de l’intérieur du pays faisaient état d’hommes aux longs manteaux parlant kirundi, swahili et kinyarwanda armés de machettes et d’armes à feu et terrorisant la population pour qu’elle vote pour le CNDDFDD; le discours haineux de certaines autorités burundaises appelant aux divisions ethniques; les chants scandés par les jeunes Imbonerakure et pro-NKURUNZIZA promettant de « lessiver » tout opposant; les centaines de corps sans vie retrouvés chaque jour dans les rues, la révélation de l’existence des fosses communes.

Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies, a-t-on vraiment besoin d’autres faits supplémentaires pour comprendre l’urgence de déclencher une force d’intervention immédiate ayant pour mandat de sauver des milliers de vies dont l’Esperance de vie dans le contexte actuel est, disons-le sans aucune exagération, de 24 heures renouvelables?

L’appel aux négociations, qui semble être l’option privilégiée, ne fait que donner du temps au gouvernement de NKURUNZIZA; le temps de continuer à perpétrer des crimes contre l’humanité envers sa propre population; crimes qui tendent vers un génocide politico-ethnique de plus en plus flagrant envers ses opposants hutus et tutsis opposés ou non au 3ème mandat. Pensez, par exemple, à ce qui pourrait arriver si d’aventure, il advenait quelque malheur au président NKURUNZIZA comme le fut HABYARIMANA au Rwanda ou NDADAYE au Burundi. Ne voyez-vous pas que la propagande effectuée par certaines autorités burundaises, en collaboration avec leurs alliés FDLR, pour inciter graduellement la population à la haine envers les Tutsis à travers les accusations incroyables proférées contre le Président du Rwanda Paul KAGAME (NDLR : la propagande NKURUNZIZA rend le président rwandais responsable de la mort des présidents rwandais et burundais Juvénal HABYARIMANA et Cyprien NTARYAMIRA, évènement qui déclencha « l’étape finale » ou la mise à exécution du plan d’extermination des Tutsis du Rwanda en 1994) pourrait provoquer un séisme au sein de la sous région qu’il serait difficile de stopper?

Il est tout simplement regrettable de constater que les discours et chants haineux envers l’actuel président du Rwanda ne servent qu’à vouloir détourner l’attention de la communauté internationale des atrocités commises par le gouvernement burundais envers ses propres citoyens. Et à ce sujet, il est fondamental et légitime de se demander si la Communauté internationale voudrait encore une fois faillir à sa responsabilité de protéger une population qui court le risque de génocide. Osera-t-elle faire encore usage du « Plus jamais ça! » à l’avenir si la situation qui prévaut actuellement au Burundi échappe à son contrôle?

Monsieur le Secrétaire général, nous constatons que la solution préférée par la Communauté internationale est de pousser les parties prenantes au conflit à négocier pour trouver une solution à la crise burundaise. La jeunesse burundaise représentant plus de 60% de la population burundaise, donc plus de la moitié de la société burundaise et ayant payé le plus lourd tribut en ce temps de graves difficultés que connait le Burundi, il est étonnant de constater leur absence autour de la table de négociations pour permettre des négociations bel et bien inclusives. Nous ne parlons pas ici que des jeunes affiliés aux partis politiques, mais des jeunes n’étant affiliés ni aux partis politiques ni aux groupes armés et qui tiennent absolument à faire entendre leurs opinions, leur voix, pour contribuer à trouver une solution permanente au problème burundais.

Pour cela, nous pensons qu’il faudrait commencer par s’assurer que la jeunesse dans toute sa diversité est suffisamment représentée. Il faudrait éviter que parmi les personnes assises autour de cette table de négociations, il ne se trouve que les mêmes visages ayant toujours les mêmes idées ou ayant alors commandité ou perpétré certains des crimes contre l’humanité que le Burundi a connus. Des personnes qui, par voie de conséquence, ne pourraient naturellement pas travailler à faire cesser l’impunité, à faire connaître la vérité et contribuer à l’éclosion de la justice; autant d’actions qui sont à la base d’une vraie réconciliation nationale et d’une paix réelle et durable au Burundi.

La solution qui aidera à sortir le Burundi de la crise actuelle, et surtout d’éviter de replonger dans un cycle vicieux de crises qui se répètent à chaque 10, 20 ans, ne peut être trouvée que si toutes les forces vives de la nation participent à toute forme de recherche de cette solution, comme par exemple les négociations que vous recommandez.

Étant le Burundi d’aujourd’hui aussi bien que celui de demain, la jeunesse affiliée ou non aux partis politiques ou aux groupes armés est une force vive à ne pas négliger ou ignorer. C’est une force de développement et de changement, espoir d’un Burundi meilleur. Sa voix et sa vision doivent absolument être entendues et prises en considération.

C'est ainsi que nous réclamons notre droit à une place autour de la table des négociations, si l’option est finalement convenue par toutes les parties prenantes à la crise burundaise, afin d’avoir un mot à dire sur notre présent et notre futur.

Pour le Mouvement des Jeunes Burundais en Action,
Lyse-Pascale Inamuco (Canada)
Franck Rugumanya (Rwanda)
Yvan Nsabimana (Ouganda)

12 commentaires:

  1. Bonne initiative mais est ce que ces jounes au etranger on l'appuis des ses freres au Burundi?

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  2. Oui il y en a d'autres jeunesse de mêmes avis

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  3. Oui il y en a d'autres jeunes au Burundi qui partagent les mêmes idées à ceux de l'Etranger

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  4. Sûr et certain, mais le droit à l'expression interne n'existe pas.

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  5. Difficile de Savoir dans un Pays où on ne les laisse pas ni la liberté ni le Choix de s'exprimer.
    C est sûr qu il y en a beaucoup qui les soutiendraient si on leur laisser le droit de decider

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  6. OOOOH, bravo nos chers 'jeunes'!!! et surtout que ça soit une action continue dans le temps et qui restera parce que même après le régime actuel, des questions à rappeler et à étudier pour un Burundi meilleur seront toujours là.
    2ème chose importante: associer des représentants les jeunes non scolarisés de l'intérieur du burundi et de bujumbura qui ont donné le meilleur d'eux aux côtés des autres pour défendre les accords d'arusha et la constitution du burundi. les identifier à temps, leur chercher des papiers de voyage, vous arranger pour les faire sortir du pays et peu importe qu'ils parleront en kirundi; des interprètes feront leur boulot dans la salle. Ce sont de braves jeunes qui ont beaucoup fait et qui paient aussi beaucoup face au régime tueur du burundi

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  7. Etant Hutu se situant dans la tranche d age ci haut mentionnee, bien evident jeune, surtout ayant connu la tragedie des annee 90 a l age tendre ou moi et les miens vivaient sous la terreur et la mort voulait prendre rendez vous parmi nous tout le long de cette autre crise et enfin, ayant grandi avec des figures manquant et un vide en encombrant au sein de la famille suite aux evenements 1968 et en particulier 1972. Je trouve cette initiative dans le fond louable dans la mesure ou ele vise a faire asseoir une paix durable et une société de droit ou les crimes sont emputable et paye par les criminels . Toutefois, je trouve que la forme fait defaut et cela malgre les bonnes intentions. Les concepteurs ont une tendance tres affiche de défendre la cause Tutsi comme si dans cette crise de trop, le vecu et experiences des Hutus sont annexes et anecdotes face a leur con frere Tutsi. Aussi,la lettre fait une chose et son contraire a savoir la defense de Kagame et allusion a la presence FDLR. On fait pas grand monde autour d une idee qui souffle du chaud et du froid en même temps. Soit le Rwanda fait parti de la crise burundaise ou il n y fait pas parti! Canonise certains rwandais pendant que vous vous en prenez aux autres revient a la veille rangaine: eux ils sont bons pcq ils sont des notres et vous autres, etes des diables pcq vous ne l etes pas surtout quand on sait qu il n y a pas des enquetes exhaustives qui ont ete fait.
    Le Burundi est dans la depravation et cela depuis une demi siecle. Pourtant, c est pas en prenant parti qu on arrive a rassembler grand monde, en toute diversite. Si reellement on a un pays a remonter et que l on s anime pour un pays plus juste et us equitable, faudra recalibrer l argumentation

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    1. Genocide 1962,1969,1972 !!!1987,1993!!!etc,etc, et bien reconu nous aimerions des vrais historiens de nous dire la realite avant de nous engager betement dans des manifestations negatives.

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  8. De quoi vous êtes capable à part les idées que les autres ont déjà dit.
    En tant que jeunes et force Active, demontre-le par une force armée qui contrecarre celui du dictateur Nkurunziza."Des actions concrètes". L'Afrique marche dans cette logique si vous ne saviez pas. Recalibrer l argumentation!!!

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    1. J'informe tout les jeunes de s,informer d'abord pour les differentes tragedies que notre pays a traverser avant de s,engager betement dans des manifestations nefastent qui leur reviendront invalide.
      Tragedies, 1962, 1965,1969,genocide selectif 1972,9187,1992,Genocide selective reconnue 1993.etc,etc,etc,

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  9. Desinformer nos jeunes ne pourra plus vous aider a afranchir a vos souhaits
    de revenir au pouvoir comment et ce que vous dites que c,est sont les jeunes Burundais de tout les regions? il ya plusque vous croyez!! urwaruka rwabarundi mwisi ni rwinshi cane ariko abazobaja inyuma n,abatazi kahise nabo muriko mugira ibikoresho mubaroha mwibarabara aho mwobabwiye la vraie histoire de notre pays hanyuma bakamenya neza ingene bazohindura igihugu neza autrement muriko murabandaynya kubiba amacakubiri nkuko mwamye barabahenze.

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  10. Amacakubiri wayabonye he? Urwaruka rutarimwo rujemwo narwo rwifatikanye nabo bose mukwubaka Igihugu no kudakurikiza ivyabakuriye bakoze nabi.

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